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La reconstruction après inondation

Par Stephen Lagueux ce 8 septembre 2011 à 11h52

Depuis quelques semaines maintenant que je me demandais sur quoi porterait cette chronique à mon retour de vacances et c’est en lisant un article sur la reconstruction des maisons endommagées par les inondations en Montérégie que m’est venu l’idée du sujet de cette semaine. Il n’est pas sans savoir que les inondations dont cette partie du Québec a connu ce printemps ont endommagé des milliers de résidences et ont laissé des centaines de propriétaires sans abris. L’évacuation des maisons qui par la suite furent barricadées a fait qu’avec l’absence de circulation d’air, ces résidences devinrent des incubateurs à moisissures. Toutes ces maisons doivent au minimum, être dénudées de tous revêtements intérieurs incluant les matériaux isolants pour éliminer toutes traces de moisissures. Tous les meubles rembourrés, les matelas, les rideaux, les tapis, le linge doivent être jetés. Certaines de ces maisons doivent tout simplement être démolies.

Québec adopta cet été un décret autorisant la reconstruction des résidences en zone inondable. Ce décret autorise les propriétaires de maisons situées dans la zone 2-20 ans, c'est-à-dire sur des terrains susceptibles d'être inondés au moins une fois tous les 20 ans, à rénover et même à reconstruire leur maison. Ces demeures, qui doivent être des résidences principales, devront cependant être immunisées, ce qui signifie qu’elles doivent être construites sur pilotis ou être bâties sur des fondations imperméables. Les maisons secondaires, les chalets et les propriétaires de maisons situées dans la zone 0-2 ans (inondée tous les deux ans environ) se verront interdire la reconstruction de leur demeure devenue maintenant inhabitable.

L’un des problèmes avec ce décret est qu’une date limite y est fixée pour l’achèvement des travaux et qu’un montant maximum de 150 000 $ est accordé dépendamment des maisons. Or, dans plusieurs cas, ce montant sera beaucoup trop bas et ne rencontrera pas tous les frais de reconstructions et de remplacements ce qui peut influencer sur la qualité des travaux. L’empressement des propriétaires et le manque de travailleurs qualifiés peuvent faire en sorte que certaines reconstructions ne se fassent pas selon les règles de l’art et seront tout simplement bâclés. Comme vous le savez, ce genre de situation attire toujours les profiteurs et plusieurs propriétaires impatients de commencer les réparations ont débuté avant même le dépôt du décret du gouvernement. Physiquement et émotionnellement épuisés, certains propriétaires peuvent s’être fait prendre au jeu par des personnes peu scrupuleuses s’étant improvisées entrepreneurs et allant de porte en porte pour offrir leurs services. Il est possible par contre, pour aider à enrayer ce fléau, d’engager un inspecteur en bâtiment pour que celui-ci vérifie en votre nom la conformité du travail effectué par l’entrepreneur au fur et à mesure que les travaux progressent et s’assurer que ceux-ci sont faits selon les règles de l’art.

L’inspection des constructions neuves est normalement constituée de quatre visites principales, mais peut varier selon l’entente préalablement conclue avec le propriétaire. Lors de sa première visite, l’inspecteur vérifiera l’armature des fondations, à savoir si celles-ci furent installées selon les plans et il demeurera sur le chantier pour la coulée du béton. Une fois la structure érigée (communément appelée le « Rough »), une inspection de celle-ci sera faite. La construction des murs et des planchers ainsi que la structure du toit seront inspectées avant d’y installer les matériaux isolants qui par la suite seront inspectés à leurs tours ainsi que les pare-vapeurs. Enfin, une dernière inspection finale sera faite avant la prise de possession de la maison pour s’assurer que l’entrepreneur a bel et bien fait le travail exigé selon les plans et devis. Advenant la découverte de vices, l’inspecteur vous en fera part par téléphone d’où vous pourrez par la suite intervenir auprès de l’entrepreneur. Il documentera son travail à l’aide de photos et rédigera un rapport du travail accompli.

Ayant moi-même été entrepreneur, je peux me mettre à leur place et vous dire que les inspecteurs ne sont pas les bienvenues sur un chantier et ils vous diront tous que d’engager un inspecteur en bâtiment sera de l’argent jeté par les fenêtres. Contrairement à la Régie du Bâtiment ou la Commission de la Construction du Québec, notre rôle n’est pas de vérifier les conformités des licences ou d’investiguer l’entrepreneur à savoir s’il fait du « travail au noir » et s’assurer qu’ils paient ses cotisations syndicales. L’inspecteur agira en votre nom et s’assurera que le travail effectué reflète ce qui est demandé dans les plans et qu’aucun oubli ou erreur ne s’y soit glissé. Je connais bien la mentalité qui règne sur les chantiers de construction, surtout lorsque le temps presse, rien n’est plus facile que d’omettre l’installation de quelques barres d’armature en disant que l’architecte n’y connaît rien et que le tout sera caché dans le béton. Le propriétaire découvrira l’année suivante que l’eau s’infiltre par des fissures dans la fondation et qu’il ne peut rien faire contre l’entrepreneur puisque celui-ci n’est plus en affaire. 

Ce ne sont pas tous les inspecteurs en bâtiment qui ont les qualifications nécessaires pour inspecter les constructions neuves. Vérifiez si celui-ci a de l’expérience en construction et s’il détient son certificat ASP de la CSST lui permettant de travailler en chantier. Les frais chargés pour ce genre de mandat peuvent varier entre 1200 et 2000 dollars ce qui est peu cher payé pour vous donner la paix d’esprit et possiblement vous éviter de futures réparations pouvant s’avérer être très dispendieuses. Maintenant, que peut-il arriver lors de la revente de ces maisons? Si vous êtes l’acheteur, faites-la inspecter et faites faire une analyse de la qualité de l’air pour vous assurer de l’absence de spores de moisissures qui pourraient être nuisibles pour la santé. Si vous êtes le vendeur et que vous avez fait certaines réparations vous-même, soyez certains de tout mentionner et de ne rien cacher à l’acheteur. La moisissure non détectée dans les murs sera un vice caché et vous en serez tenu responsable. Si par contre vous avez opté pour les services d’un professionnel, ayez en main toutes les factures qui vous serviront de preuves advenant un recours contre vous.

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