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Les paramédicaux veulent être payés à l'heure

Par Hubert Lapointe ce 25 novembre 2011 à 01h05
Le paramédical Christian Duperron, l'usager Roland Doyon, le docteur Steeve Couillard, le président de TASBI Pascal Jacques et le paramédical Alain Busque.
Crédit photo : Hubert Lapointe
Le paramédical Christian Duperron, l'usager Roland Doyon, le docteur Steeve Couillard, le président de TASBI Pascal Jacques et le paramédical Alain Busque.

Les Travailleurs ambulanciers syndiqués de Beauce inc. (TASBI), soit le regroupement des paramédicaux desservant les territoires de la Beauce, de Bellechasse et des Etchemins, a dénoncé ce jeudi 24 novembre l'iniquité en matière de services ambulanciers pour les citoyens de la région, lesquels seraient moins bien desservis comparativement à d'autres milieux ruraux dans la province.

« Nous sommes reconnus comme une organisation dynamique, innovatrice et, pourtant, nos citoyens sont parmi les moins bien desservis au Québec. C’est incompréhensible », a indiqué Alain Busque, paramédical depuis plus de 30 ans.

Selon Pascal Jacques, président du regroupement, les horaires de faction expliquent le délai de réponse inacceptable et les conséquences trop souvent malheureuses pour les personnes en situation d’urgence. Brièvement, des paramédicaux en horaire de faction sont de garde, mais à leur résidence. Ceci signifie que lorsque l’alerte est donnée, ils doivent d’abord se rejoindre à la caserne avant de partir vers le lieu voulu. Statistiquement, cela retarderait d’environ 8 minutes l’arrivée des paramédicaux.

Chaque minute compte

« Les premières minutes d’intervention sont précieuses. Cela fait la différence entre un patient sauvé ou sans séquelles et un patient décédé ou avec des séquelles graves. La situation serait très différente si le paramédical travaillait sur un quart de travail à l’heure. Il serait prêt à intervenir en tout temps », a expliqué Pascal Jacques.

Le docteur Steeve Couillard, chef du service d’urgence de l’hôpital de Saint-Georges, sait qu’environ une personne sur quatre qui requiert une ambulance est un patient instable. En ces cas, il est primordial d’agir rapidement afin d’augmenter au maximum leurs chances de survie. Tout se joue donc bien avant l’arrivée à l’urgence. Notamment, lors d’un arrêt cardio-respiratoire, il semblerait qu’une attente de 5 minutes laisse 50% de chances de survie, tandis qu’une autre de 10 minutes ne laisse plus que 10 % de chances. Et à 20 minutes, médicalement parlant, tout espoir est vain. « C’est à l’intérieur des premières minutes que tout se joue », a insisté M. Couillard.

Par ailleurs, si les premiers soins sont donnés rapidement, le patient n’aura pas à demeurer plusieurs jours à l’hôpital, et/ou peut-être à vivre avec des séquelles pour le restant de sa vie. Les coûts plus élevés du salaire horaire (car en faction, les paramédicaux sont payés 30 minutes par heure) sont donc largement compensés par les économies faites sur les séjours hospitaliers et autres dépenses qui y sont inhérentes.

Participant à la conférence, le paramédical Christian Duperron a raconté une anecdote on ne peut plus désolante. Au printemps 2007, pris dans un horaire de faction, lui et son partenaire sont arrivés sur les lieux d’un accident de voiture 15 minutes après le fâcheux événement. Une personne y agonisait, laquelle est décédée quelques instants avant d’entrer à l’hôpital. « C’est frustrant de ne pas pouvoir donner un service adéquat à la population. On fait ce métier-là pour aider les gens et sauver des vies. Nous devons sans cesse améliorer nos compétences et nous perfectionner par de la formation continue. Par contre, nous n’avons pas suffisamment de moyens pour répondre plus rapidement à un appel d’urgence. Au lieu de mettre en pratique ce qu’on apprend, on doit plutôt aller annoncer à des familles que, malheureusement, on n’a rien pu faire parce qu’on est arrivé trop tard », a précisé Christian Duperron.

D’autre part, l’usager Roland Doyon de Saint-Joseph a lui aussi raconté son histoire. En février dernier, l’une de ses artères s’est complètement bloquée. Par chance, les paramédicaux ont pu se présenter à son domicile en deux temps trois mouvements. On parle de chance, car M. Doyon est décédé en chemin vers l’hôpital, mais parce qu’il a été réanimé rapidement, il a survécu, ceci sans séquelle.

Rappelons que les territoires de la Beauce, de Bellechasse et des Etchemins sont desservis par 120 paramédicaux, lesquels se partagent une quinzaine d’ambulances installées dans neuf municipalités. Actuellement, 71% d’entre eux auraient des horaires de faction. Ainsi, les paramédicaux souhaitent se faire entendre auprès du gouvernement afin de trouver une solution équitable pour tous les résidents de la Beauce, de Bellechasse et des Etchemins. La première étape sera de mener une rencontre au début du mois de décembre. M. Jacques s’est d’ailleurs dit convaincu que les responsables du dossier au gouvernement sauront faire preuve de jugement afin de corriger la situation. 

Saint-Joseph, parmédicaux, TASBI, horaire, Travailleurs ambulanciers syndiqués de Beauce inc.

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