Roland Veilleux garde la tête haute

ce 3 juin 2011 à 15h13

Crédit photo : Éric Gagnon Poulin

Roland Veilleux, président fondateur du Groupe RGR, à son bureau de Saint-Georges.

En février dernier, Roland Veilleux, président et fondateur du Groupe RGR, annonçait officiellement aux médias que la compagnie allait fermer ses portes cette année. Lundi dernier, une première usine de coupe a fermé ses portes et les autres centres de production suivront, jusqu'à la fermeture complète prévue en août 2011. Malgré cela, Roland Veilleux est fier de ce que lui et son équipe ont accompli.

Si le Groupe RGR ferme, c’est parce qu’il ne pouvait plus rivaliser avec le marché asiatique, explique le président. Il y a un an et demi, le Groupe faisait 1, 25 $ de profit par paire de jeans. En 2010, le prix du coton a augmenté d’environ 40 %, augmentant ainsi le coût de production de 3 $ la paire, donc la compagnie payait pour produire ses jeans. « Les entreprises asiatiques peuvent survivre puisque la main d’œuvre est beaucoup mois dispendieuse », affirme Roland Veilleux.

Lors de l’annonce de févier 2011, 400 employés travaillaient pour le Groupe RGR en Beauce. Aujourd’hui, il en reste approximativement 250, selon M. Veilleux. La plupart d’entre eux sont partis avant le début des fermetures d’usine pour se retrouver un emploi ailleurs, ce que le président approuve sans rancœur. « Je suis agréablement surpris de voir que plusieurs se sont déjà replacés sur le marché du travail », déclare-t-il.

« Franchement, à date, mes employés ont été très corrects avec moi. Ils ont eu de belles années. Bien sûr, il y a eu certains conflits avec le syndicat, etc. En 37 ans, c’est comme un mariage, il y a des hauts et des bas, mais dans l’ensemble ils ont été bien traités », affirme le président. « Au Québec, dans le jeans, nous étions l’entreprise avec les meilleures conditions de travail. C’est pour ça qu’il y a des gens qui travaillent avec moi depuis 37 ans », ajoute-t-il.

Évidemment, Roland Veilleux est triste de fermer sa première entreprise, mais il garde la tête haute. « Ça a été très difficile de prendre cette décision, c’est l’histoire d’une vie », lance-t-il. Il se dit content de la saine administration du Groupe pendant toutes ces années. « Je n’ai jamais fait faillite, je n’ai jamais reçu de refinancement et je reste un homme d’affaires respectable au Québec », précise M. Veilleux.

Le centre de coupe de Saint-Georges est donc la première usine à fermer ses portes. La stratégie de fermeture ira selon la chaîne de production, par déduction des opérations. « On ferme la coupe, tantôt on aura plus de préparation, la broderie et tout ça va être fini. Ensuite, l’assemblage va disparaître. En août, quand l’usine de Saint-Joseph va fermer, tout sera fini », explique d’un ton nostalgique Roland Veilleux.

Pour l’instant, deux des cinq usines ont été vendues. M. Veilleux compte louer, vendre ou trouver une autre vocation pour les autres locaux. Le siège social des autres compagnies de Roland Veilleux demeurera à Saint-Georges et s’il a la possibilité de conserver quelques-uns de ses employés, il le fera. Voilà donc 37 ans d’histoire qui se termine pour le Groupe RGR, jadis un des plus importants fabricants de jeans au Québec.

Roland Veilleux, Groupe RGR, jeans

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