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L'importance de compter sur sa famille

Crédit photo : Pierre-Luc Lafrance

Sylvain Cliche

Sylvain Cliche était le conférencier-invité dans le cadre du déjeuner reconnaissance présenté par la Chambre de commerce et d'industrie de Saint-Joseph-de-Beauce le mercredi 28 mars au Journel.

Petit dernier d'une famille de 12 enfants (il a huit frères et trois sœurs), il n'avait que 14 ans lorsque son père est mort du cancer du poumon, même s'il n'avait jamais fumé. Quelques mois plus tard, en décembre 1985, la famille est ébranlée à nouveau par la mort de son frère Simon qui n'avait que 26 ans. « Ça a resserré les liens et j'ai vraiment réalisé l'importance de la famille. »
 
Pendant ses études, il travaillait au garage Antonio Labbé que possédait sa famille. « J'avais quatre frères qui travaillaient dans le garage. J'ai vieilli en pensant qu'il n'y aurait pas de place pour moi. D'où l'importance d'aller à l'université. » Un été, alors qu'il ne lui restait qu'un an pour terminer son baccalauréat en administration à l'Université Laval, son frère Louis lui a demandé un coup de main à titre de soutien aux ventes. Dès son deuxième client, il a effectué sa première vente. Ce fut une révélation : il avait trouvé son métier. Malgré tout, à l'automne il est retourné sur les bancs d'école pour compléter son programme d'étude. En 1992, à l'âge de 22 ans et fraîchement diplômé, il a débuté à titre de conseiller aux ventes. Dès sa première année, il a obtenu un record de vente. Rapidement, il a été promu directeur des ventes, poste qu'il a occupé pendant 17 ans.
 
Puis vers 2006-2007, GM a vécu des moments difficiles. En 2008, au plus fort de la crise automobile, Sylvain Cliche a été au cœur d'une décision d'affaires très difficiles : ferme le garage Antonio Labbé. « On vivait la décroissance. Il est venu un temps où on a dû fermer. Le 1er mai, on fermait et le 8 mai, on aurait fêté les 75 ans du garage. C'était très dur. Neuf employés comptaient 20 ans d'ancienneté et plus. » Sur le plan personnel, ce fut une période trouble, mais avec le recul, il en tire un grand apprentissage. « Ça m'aide dans la gestion des employés. Je ne vois plus les choses du même œil. »
 
Il ne croyait pas revenir dans le domaine automobile, il a appris que la famille Cliche serait intéressée à vendre le Cliche Auto Ford de Vallée-Jonction par manque de relève. Comme il connaissait déjà le milieu (il vit dans la municipalité et y a travaillé pendant des années), il a rapidement été intéressé. Encore une fois, sa femme l'a appuyé et a même accepté d'être partenaire avec lui dans ce projet. « C'était un beau défi. Une belle entreprise avec une belle clientèle et je connaissais déjà la moitié de l'équipe. »
 
Les négociations ont duré un an ponctué de hauts et de bas et il a cru plusieurs fois que tout état terminé. Mais finalement, tout s'est conclu pour le mieux. Cliche Auto Ford a 85 ans d'histoire cette année. Il s'agit de la plus vieille concession Ford au Québec et de la deuxième au Canada. Toute sa vie, il a eu à expliquer aux gens que oui, son nom de famille est Cliche, mais qu'il n'a pas de lien de parenté avec les gens de Cliche Auto Ford, que son entreprise familiale est plutôt le garage Antonio Labbé, également de Vallée-Jonction, mais sous la bannière GM. En déménageant Cliche Auto Ford dans l'ancien bâtiment du Garage Antonio Labbé, il a réuni les deux grandes familles Cliche et il a décidé de leur rendre hommage à travers un petit musée qui montre par des photos l'histoire des deux clans.
 
Plusieurs fois, Sylvain Cliche est revenu sur l'importance de compter sur des gens qu'on aime et qui nous aiment. Il a aussi rappelé l'importance d'écouter ses intuitions. Mais le plus important selon lui : « Peu importe ce que l'on veut vivre ou faire, il faut toujours garder le sourire. »