Par René d'Anjou
3/7/2007 9:12:33 PM
Avec la tenue de la Journée internationale des femmes, nous avons voulu brosser un tableau du cheminement de Centre-Femmes de Beauce dont le travail de son équipe a permis de voir, peu à peu, la situation des femmes s’améliorer, même s’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
En effet, il y a 27 ans, le Centre-Femmes de Beauce voyait le jour. Peu nombreuses, ces femmes déterminées voulaient se doter de services divers et s’unir pour revendiquer des choses essentielles à leur survie.
Parmi ces choses essentielles, on observe une définition nouvelle de la société qui doit tenir compte des aspirations et des valeurs féministes en remettant en question l’idéologie patriarcale qui détermine l’organisation sociale et façonne les modèles sociaux. Le Centre de femmes de Beauce se situe dans cette tendance en faisant la promotion et la défense des droits des femmes.
La mission première du Centre femmes est l’amélioration des conditions de vie des femmes. Il a pour objectifs «de sortir les femmes de leur isolement et de leur donner l’occasion de se rencontrer et d’échanger, stimuler l’entraide et la solidarité féminine, encourager les femmes à se prendre en main et à s’impliquer dans leur milieu, aider les femmes à s’organiser et à passer à l’action en plus de trouver des moyens pour se ressourcer et reprendre son souffle»
Si on analyse tout le parcours de Centre-Femmes on pourrait dire que ce sont 50 000 femmes qui sont passées par l’organisme depuis 1980 et, du côté des cuisines collectives en 13 ans, on a préparé, en groupes, plus de 11 011 repas.
C’est dans cette optique que des services d’écoute, de soutien, d’accompagnement et d’information sont offerts. De multiples ateliers éducatifs et des actions collectives telles des journées commémoratives, des pièces de théâtre, des festivités sont aussi organisés en plus des actions plus politiques.
Toutes ces initiatives ont pour but de consolider les acquis, de maintenir la solidarité féminine et surtout de permettre aux femmes d’assumer son autonomie.
Lors de la fondation de l’organisme, en 1980, les pionnières se souviennent que les premiers mois, voire mêmes les premières années, n’ont pas été faciles. Ces femmes de la première heure ont dû faire face aux préjugés et aux mépris au sein de la communauté beauceronne.
Bien entendu, au fil des ans, il y a eu des progrès d’accomplis, dans certains cas, d’immenses progrès, mais il reste encore beaucoup à accomplir. Qu’on pense à la pauvreté qui est souvent le lot des familles monoparentales, à la violence qui règne encore et la conciliation travail-famille qui reste encore à rendre plus accessible.
C’est quoi Centre-femmes ?<3b>
C’est un organisme sans but lucratif qui travaille à améliorer la condition féminine. Le centre est polyvalent et il intervient sur la condition féminine dans son ensemble. Il vise aussi à être un lieu d’action visant des changements sociaux pour les femmes.
C’est aussi un lieu d’appartenance, un réseau d’éducation et d’action qui contribue au développement des femmes de toutes conditions et de toutes situations économiques de la région.
Les services offerts
Le Centre-femmes se veut avant tout un soutien aux femmes dans leur démarche d’autonomie, en toute confidentialité et respect.
Au Centre-femmes, on fait de l’écoute et on apporte du support. On monte des ateliers qui abordent des sujets très diversifiés qui permettent d’identifier et de percevoir des pistes de solutions face à des problèmes.
On organise également des cafés-rencontres et des conférences sur des sujets qui touchent la vie de tous les jours comme l’insomnie, les relations familiales, la maladie, la santé mentale.
Il y a également les cuisines collectives qui s’adressent aux femmes à faible revenu qui ont des enfants de moins de 18 ans. Chaque participante doit débourser, mensuellement 4$ par membre de sa famille. Par groupes de 4 à 6 personnes, elles cuisinent chaque mois 5 menus différents pour nourrir 12 à 18 personnes.
Enfin, le Centre-femmes participe à des colloques et il offre aussi des ateliers de créativité qui permettent, entre autres, d’explorer des techniques anciennes de création. Ces ateliers permettent également de créer des liens entre les participantes, d’augmenter son estime de soi, de développer sa créativité et de favoriser l’entraide.
Des faits historiques importants
Parmi les principaux événements qui se sont produits depuis la création de l’organisme en 1980.
En 1982, l’organisme met sur pied la maison d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale, «le Havre l’Éclaircie». L’organisme crée la troupe de théâtre : «Le théâtre d’Elles» et on produit la première pièce montée par une travailleuse et des bénévoles : «Moi Tarzan et toi Jane».
C’est aussi l’année de la mise sur pied d’une bibliothèque pour les femmes de la Beauce.
En 1983, mise sur pied d’un café culturel : «Le Croissant d’art» duquel naît le premier festival de musique en mai : musiciennes, poètes, peintres beauceronnes. La troupe de théâtre d’Elles présente la pièce «Môman travaille pas à trop d’ouvrage».
L’organisme produit également un mémoire à la Commission McDonald sur la situation économique des femmes en milieu rural.
En 1985, on a formé un réseau de soutien pour celles qui ont subi ou subiront l’ablation d’un sein.
En 1987, le centre offre sa première série de rencontres intitulée «Je me regarde, je m’affirme et j’agis».
En 1988, mise sur pied de cours de mécanique automobile et organisation d’un camp d’été pour les femmes cheffes de familles monoparentales.
En 1990, mise sur pied, en collaboration avec les CLSC et le Centre-Femmes de l’Amiante, de la ressource régionale le Berceau et collaboration à la mise sur pied du Centre communautaire.
En 1991, Le Centre est l’initiateur et fait partie de la nouvelle Table de concertation des groupes de femmes en Chaudière-Appalaches. C’est aussi l’année ou le Centre s’implique dans la mise sur pied du CALACS.
En 1993, le Centre participe à la création d’Action femmes, regroupement qui permet d’assurer une meilleure visibilité et plus de poids aux revendications des femmes.
1994, c’est l’année de la mise sur pied d’une première cuisine collective afin d’aider les femmes à faibles revenus.
Un groupe de femmes se rend à Winnipeg pour participer, en septembre, à un colloque sur la condition féminine. Parmi ces femmes, on retrouve Luce Morand, Martine Turgeon, Sandra Martinez, Johanne Bouchard et Josée Bilodeau.
Le Centre offre aussi des ateliers à Sainte-Marie et à Lac-Etchemin.
En 1995, le Centre s’implique dans la «marche du pain et des roses» pour contrer la pauvreté et la violence faite aux femmes.
C’est aussi l’année d’un grand rassemblement à Québec et aussi d’un gain important quant à l’équité salariale.
1996, Vigile des femmes au Parlement de Québec.
En 1997, Mme Luce Morand reçoit le titre de personnalité communautaire de l’année, Une nomination qui rejaillit sur l’ensemble des organismes de la région de la Chaudière-Appalaches.
1999, participation du centre à l’organisation de l’Opération «Tendre la main».
En 2000, on profite du 20e anniversaire, à l’occasion du 8 mars, pour procéder au lancement du livre «Le plein d’idées pour économiser». C’est aussi l’année de participation à la marche mondiale de l’an 2000 à Saint-Georges, où l’on compte plus de 250 participantes. On marche également à Québec, Lévis et Montréal.
2001, C’est l’achat de la maison qui est sans doute l’événement le plus important et permet à ce groupe de femmes de développer un sentiment d’appartenance plus grand.
Cette même année, on procède à la production d’un livret concernant la place des femmes dans les instances décisionnelles intitulée : «Le pouvoir….féminin pluriel».
En 2003 - C’est la tenue du colloque «La pornographie n’est pas sans conséquence ».
2004, Un groupe de femmes de la Beauce se joint aux manifestants devant l’Assemblée nationale du Québec pour souligner, avec des ballons noirs, le premier anniversaire au pouvoir du gouvernement Charest.
La journée du 8 mars est soulignée sous le thème «Femmes solidaires pour un monde égalitaire».
En 2005, lors du 25e anniversaire du Centre-femmes, on soulignait le lancement de la charte mondiale des femmes et par la même occasion le lancement du nouveau logo du Centre, le troisième. On avait fait la présentation d’un deuxième logo en 1992.
Au cours de 2006, Centre-Femmes s’est aussi impliqué dans la tenue du colloque sur l’économie sociale. Plusieurs femmes travaillent au sein des organismes communautaires.
Notre photo, en haut de page, la maison que l’organisme a achetée, en 2001. Aussi, on peut voir quelques photos souvenirs que nous reproduisons ici.
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