SAINT-ISIDORE – Sans ressource depuis les événements récents de Saint-Isidore, une cinquantaine de parents se sont rassemblés au Centre multifonctionnel de Saint-Isidore, le jeudi 6 février, afin d'assister à la conférence « Comment ne pas être démunis face aux questions et aux réactions de nos enfants lors d'un drame ? », présentée par Lynne Pion, auteure du livre « Est-ce que tout le monde meurt? ».
Une leçon de vie
Avant la conférence, Marlene Demers, directrice de l'école primaire Barabé-Drouin, a raconté aux parents comment leurs enfants avaient vécu leur deuil entre les murs de l'école. « Lundi matin (3 février), on s'attendait à vivre une tristesse. Mais pour eux, Béatrice était encore vivante. Il y avait donc toujours de l'espoir de la revoir », a-t-elle indiqué, en ajoutant que les enfants souhaitaient plutôt dessiner des affiches à son attention. Le lendemain, une intervention plus ciblée a commencé afin d'expliquer aux jeunes ce qu'est exactement un « état critique ». C'est alors qu'ils ont commencé à poser des questions. Mercredi, à l'annonce du décès de la fillette, les enfants ont poursuivi leur message d'amour. « Ils disaient “elle sera toujours avec nous parce que son esprit est avec nous”. Ils ont ensuite écrit des cartes et composé une chanson. Ils ont agi d'une façon très mature », a continué la directrice. Enfin, elle a assuré que tout au long du processus, les enfants étaient accompagnés et ceux-ci se sont énormément confiés. « Des “colleux” avec le prof, il y en a eu cette semaine. Les plus vulnérables sont ceux qui ont peur que ça se reproduise chez eux. Dites-leur que vous les aimez. La Saint-Valentin s'en vient, alors ne ménagez pas vos becs! »
La conférence
Avant de commencer, Mme Pion a procédé à un exercice dans lequel elle demandait aux parents de fermer les yeux. Puis, sous un fond musical, elle leur a demandé de revenir au moment où ils ont vécu un deuil alors qu'ils étaient des enfants. « Comment vous êtes-vous sentis? Qu'est-ce que vous auriez aimé qu'on vous dise? » Ensuite, après avoir spécifié que chaque deuil est unique, elle a prodigué ses cinq conseils, soient: Rassurer (inclure l'enfant aux discussions familiales, répondre à ses questions avec franchise, ne pas leur communiquer les jugements personnels, etc.), Accompagner (être à l'écoute, avoir une voix rassurante, rappeler aux enfants qu'ils ont eu le privilège de la connaître…), Comprendre (s'informer, vivre le moment présent), Entendre (leurs besoins, leurs douleurs, le non verbal…), et Se faire confiance. Avant de terminer, la conférencière a raconté que de leur propre chef, le 6 février, les enfants ont construit deux forts. L'un portant le nom de Medora, l'autre celui de Béatrice. Ensuite, ils se sont joint les mains et ont formé ensemble un grand cœur. « Malgré tout ce qu'on leur dit, il faut qu'ils digèrent eux aussi. Les enfants n'ont pas besoin de grand-chose, ils ont besoin d'amour », a conclu Lynne Pion.
« Les enfants n'ont pas besoin de grand-chose, ils ont besoin d'amour. » Lynne Pion
Commentaires