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Des élèves branchés à Saint-Frédéric

Crédit photo : Pierre-Luc Lafrance

Élèves, enseignants, membre de la direction et représentants de la CSBE semblaient heureux de lancer officiellement ce projet.

Le 24 octobre avait lieu le lancement officiel de la classe avec portables à l'École Louis-Albert-Vachon de Saint-Frédéric. Ce projet pilote instauré dans la classe de quatrième année de Mélissa Vachon entre à pieds joints dans l'éducation du 21e siècle : chaque élève de la classe fera ses apprentissages sur support informatique puisque chacun dispose d'un ordinateur portable. Il s'agit du premier projet du genre dans la région de Chaudière-Appalaches et d'une des premières au Québec dans un contexte réel de classe régulière.

Le projet « CAP sur la réussite » vient couronner cinq ans d’efforts de la part du directeur Martin Nadeau et de son équipe-école. « Ce n’est pas arrivé du jour au lendemain », lance d’entrée de jeu le directeur. Il y a cinq ans, l’école s’est dotée d’un laboratoire informatique moderne. Puis, le réseau sans fil a été installé, ainsi que des rétroprojecteurs. Ensuite, l’école a misé sur ses professeurs en développant leurs habiletés et leurs compétences en informatique. Depuis trois ans, l’école Louis-Albert-Vachon est une école TIC qui valorise l'utilisation des technologies de l'information et de la communication. Également, depuis deux ans, la classe de Mélissa Vachon est dotée d’un tableau numérique interactif (depuis, les autres classes ont aussi eu cet équipement). Tout était donc en place pour la mise en œuvre de ce projet qui transforme complètement la classe traditionnelle. Les traditionnels pupitres ont laissé place à des tables de travail. Les outils informatiques sont mis en place pour atteindre les compétences prévues au travail, mais de façon à favoriser la motivation des apprenants. « La classe d’aujourd’hui n’a rien à voir avec la classe que vous et moi avons connu », soutient le directeur. Il rappelle d’ailleurs que les applications utilisées par les élèves sont des outils pédagogiques et non des jeux.

Selon le directeur, l’utilisation de l’informatique a un impact fulgurant sur la motivation scolaire des élèves. Il reconnaît toutefois que son application ne serait pas possible sans le concours d’enseignants motivés et formés pour utiliser les outils informatiques. De plus, dans le cas de Mélissa Vachon, il s’git d’un professeur qui enseigne depuis quelques années au même niveau, ce qui lui a permis de développer de l’aisance avec sa matière. D’ailleurs, elle a un intérêt marqué pour l’utilisation de la technologie en contexte scolaire et elle a pris la peine de se former dans le domaine. Elle a aussi reconnu le support informatique que lui a offert le service éducatif de la Commission scolaire Beauce-Etchemin. « J’ai un programme à suivre et je ne jette pas tout à la poubelle. Je fais les mêmes choses, mais autrement. À travers les logiciels, j’ai trouvé des choses pour m’aider à enseigner autrement », soutient-elle.

Le groupe test est composé de 15 élèves. L’équipement nécessaire (les ordinateurs, mais aussi les souris, les clés USB et les écouteurs) a demandé un investissement de 1 300 $ par élèves. Le directeur soutient toutefois que l’investissement en vaut le coût, d’autant plus que les livres traditionnels et les cahiers d’exercices coûtent cher (sans compter les problèmes environnementaux liés à l’utilisation du papier). Le directeur soutient que l’écriture manuscrite n’est pas mise de côté pour autant, mais il croit que les élèves ont tout à gagner à bien maîtriser l’ordinateur. Il a d’ailleurs posé la question suivante : « Quand ces jeunes arriveront sur le marché du travail, seront-ils plus pénalisés de ne pas savoir se servir d’un crayon ou d’un clavier ? »

Ainsi, les élèves visés réalisent leurs travaux sur ordinateur et il est possible pour les parents de suivre l’évolution de leurs travaux par leur portfolio virtuel. La classe a aussi sa propre page Internet indépendante de celle de l’école (melissavachon.csbe.qc.ca) et sa propre page Facebook.

L’an prochain, il y aura 22 élèves en quatrième année, il faudra donc ajouter sept nouveaux ordinateurs. Quant au groupe test de cette année, il devra retourner au crayon et au papier. Toutefois, les élèves continueront à avoir accès au laboratoire informatique et leurs acquis de cette année ne seront pas perdus. Le rêve du directeur c’est de pouvoir fournir un portable pour chacun de ses élèves à partir de la quatrième année.