Les femmes vivant dans la pauvreté font face à de multiples défis.
1/19/2009
Thème : Précarité économique et conciliation travail-famille en lien avec la violence
Ces défis comprennent trouver du travail, obtenir des emplois mieux rémunérés, trouver du logement adéquat. Elles doivent pouvoir travailler ou étudier, répondre à leurs besoins et à ceux de leurs enfants notamment pour ce qui est de l'alimentation, de l'habillement, et obtenir l'appui des autres sur le plan émotif. Plusieurs sont prises dans un cycle qui semble sans espoir. Les coûts physiques et émotifs de la pauvreté font qu'il est extrêmement difficile de répondre aux défis et de faire des changements dans leur vie.
La violence a un effet dévastateur sur le bien-être physique et psychologique des femmes et de leurs enfants. Dans notre société, c'est une des façons de refuser le pouvoir aux femmes parce que la violence les isole et les rend silencieuses.
Les femmes vivant dans la pauvreté vivent aussi isolées, se sentent impuissantes et font face à de nombreux défis pour maintenir une bonne santé. La similarité des effets de la violence et de la pauvreté sur les femmes ont amené certaines personnes à croire que la pauvreté constitue une forme d'abus par la société à l'égard de certains de ses membres.
Les femmes victimes de violence souffrent de traumatismes physiques et psychologiques importants, ce qui fait qu'il est plus difficile pour elles de s'occuper des enfants, de conserver un emploi, de participer à des programmes de formation et de faire face aux défis quotidiens de la vie. Presque toutes les femmes estiment que la violence qu'elles ont vécue a détruit leur estime de soi, leur force et leur motivation à faire des changements dans leur vie.
La pauvreté et la violence font qu'il peut être plus difficile pour les femmes de se prendre en main. La pauvreté limite leur autonomie et fait en sorte qu'il leur est difficile de quitter un partenaire agresseur de qui elles dépendent financièrement. L'exploitation financière à long terme peut signifier que les femmes n'ont pas eu accès à de l'argent pendant des années; elles n'ont aucune cote de crédit, aucun lien avec une banque et pas d'argent en espèces en cas d'urgence.
Les effets conjugués de la pauvreté et de la violence créent une barrière énorme par rapport à l'égalité des femmes, à leur bien-être et à leur participation à part entière dans la société. La pauvreté et la violence reflètent les relations de pouvoir inégales entre les hommes et les femmes dans notre société. En d'autres mots, les femmes sont désavantagées sous plusieurs angles dans la société, dans l'économie et dans le système politique.
De plus, les femmes en situation de pauvreté n'ont tout simplement pas les possibilités qu'ont les femmes ayant plus d'argent. Les femmes sont d'ailleurs presque toujours moins bien nanties après avoir quitté un mariage. Celles qui ont déjà un revenu faible peuvent s'attendre à vivre dans une pauvreté encore plus abjecte.
Les femmes ne sont pas individuellement responsables de la pauvreté ou de la violence qu'elles subissent. La pauvreté et la violence existent à cause des inégalités dans notre société. Nous avons donc, en tant que société, une responsabilité collective de mettre fin à la pauvreté et à la violence faite aux femmes. En tant que société nous avons la responsabilité de faire en sorte qu'il soit possible pour les femmes de sortir du cycle de la pauvreté et de la violence.
Au Québec, nous avons voté une loi contre la pauvreté et l'exclusion sociale, il serait plus que grand temps qu'elle soit appliquée avec plus de rigueur.
Luce Morand, janvier 2008
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