Par Joffre Grondin
5/11/2010 2:37:39 AM
La 18e édition de la Société lyrique de la Nouvelle-Beauce, sous la plus qu’habile direction de Vincent Quirion, s’alliait à Pierre Verreault, ténor bien connu en Beauce, dont le récent succès à la téléréalité Apéro à l’opéra n‘a fait que confirmer le talent, pour présenter leur premier concert le samedi 8 mai en l'église Saint-François de Beauceville : «Rendez-vous printanier». Rencontré avant le spectacle de façon informelle Vincent déclare que c’est « un très beau concert », et il ajoute avec un sourire « je les ai un peu fouettés dans la deuxième session ». Le connaissant, ça devrait vouloir dire que le concert sera extraordinaire. Ce fut le cas. Et son coup de coeur : Hymne pascal. On en reparle.
Comme il reste un concert à venir le samedi 15 mai à l’église de Saint-Georges, voici un petit avant-goût de ce qui pourrait intéresser un aficionado de la musique sacrée et classique qui en voudra plus que le hors-d’oeuvre de cet article.
Directeur confiant et relax avant le concert et pendant le concert
Amusant de noter que le programme s’ouvre tout à fait comme les deux portes d’une église. C’est peut-être périmé d’écrire ça, mais quand on entre dans une église, même pour un rare spectacle, il y a quelque chose de nos racines qui semblent s’éveiller et qui fait qu’on est bien. C’est ça qui arrive quand t’arrives de bonne heure, t’as le temps de songer.
Le concert commence avec la Création de Haydn. Considéré comme son chef-d’oeuvre, l’impressionnante balance des voix de la chorale emplit l’église et donne le ton à la soirée. Plein, harmonieux et impressionnant.
Pierre Verreault, qui interprètera environ le tiers des pièces attaque la première. Frappé par la voix forte et ferme qui vole facilement aux derniers bancs ? Vous avez raison. Écoutez attentivement à environ 30 secondes du début, l’intervalle fa-lab, qui vous désarçonne pour un instant, pour mieux vous remettre en selle la note suivante, cadeau du génie de Curtis.
Plus tard, dans È la solita storia, qui est l’histoire du berger qui tombe en amour, air célèbre pour les ténors, et enregistré par Caruso, Carreras, Pavarotti, Domingo; Pierre, je vous le dis en Beauceron, « y tient son boutte pas à peu près ». Notez comment le hautbois rend bien le côté pastoral, tant qu’à y être.
Dans « Je t’ai donné mon coeur » de Franz Lehar, les oreilles apprécient le ténor invité et les yeux remarquent que plusieurs sourires flottent sur les lèvres des choristes attentifs. Très romantique. Le choeur de Nabucco de Verdi (qui a été député et sénateur en Italie) va clore la première partie majestueusement.
Le Quatuor de Rigoletto: Marie-Hélène Maheux, Pierre Verreault, Margot Côté et Vincent Quirion
La deuxième partie reprend avec un Gloria qui porte à la méditation, à moins que j’aie été emporté... dans la lune ou quelque part hors du temps où on suit les basses qui passent la note aux ténors qui la donnent aux altos et de plus en plus haut vers l’envol de l’aigle des sopranos. Les applaudissements, ça sort de la lune.
Les airs se suivent avec une constance dans la qualité et une aisance d’exécution qui fait presque oublier quel travail a été nécessaire pour y arriver. Arrive le coup de coeur de Vincent. À peine quelques notes ont jailli de la soliste Odette Desrosiers que les yeux nous piquent et on voit brouille. On va juste dire que c’est beau et passer au Magnificat de John Rutter, composé en 1990, qui a un son différent des autres pièces et est vraiment magnifique. Un quatuor de Rigoletto mène à la pièce finale. La dernière note de Dominique Roy fait lever la salle d’un seul bloc.
La pianiste Josée Tardif, les instrumentistes, violons, alto, violoncelle et haubois méritent de chaudes félicitations pour leur impeccable support.
Vincent avait raison : «un très beau concert». On peut rajouter deux ou trois « très ». Les billets sont en vente aux Amants de la Scène, pour 20 $. On peut également contacter le 418-228-2455.
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