L’aide existe: dénoncez les abus!

Dans le cadre de leurs activités, l’Aféas (Association féminine d’éducation et d’action sociale) offrait ce mardi une présentation intitulée «Solidaires de nos aînées, vieillir en sécurité» qui étale avec une clarté et une précision presque douloureuse le sort des aînées victimes d’abus. Et le mot est vraiment ainée, pour dire féminin.

On évalue que dix pour cent des aînés sont victimes d’abus, mais comme le soulignait Mme Jocelyne Rancourt, présidente de l’Aféas, dans son introduction, «dans la majorité des cas, la victime est une femme de 75 ans et plus, dépendante, isolée et ou veuve». Les femmes vivant habituellement plus longtemps, ce sont ces personnes plus fragiles que l’on retrouve en majorité dans les maisons, les loyers, les HLM et les CHSLD.

Le visionnement d’un DVD intitulé «Madeleine» précédait l’animation. Il s’agit de Madeleine qui perd trop tôt son Hector et se retrouve seule, mais qui continue bravement de faire des mots croisés pour garder le moral. Son Hector «disait que les mots croisés gardaient en forme et empêchaient le cerveau de se ramollir». Ayant déjà entendu mon père dire la même chose, j’ai trouvé ça assez touchant.

Quand Madeleine déclare qu’on «est moins autonome lorsqu’on perd son pilier trop vite» il y a un perceptible flottement dans la cinquantaine de personnes présentes. On sent vibrer les cordes sensibles.

L’aide dévouée au début de son fils aîné se transforme graduellement en une augmentation insidieuse de la violence. Il en vient à emprunter de l’argent qu’il ne remet pas, fait des colères et en vient à s’en prendre physiquement à sa mère. Je veux «me laisser mourir» dit Madeleine qui finira par écouter le conseil d’une amie et porter plainte.

Fin du vidéo. C’est un montage, tout le monde le sait, mais il fleure tellement une réalité reconnue sinon familière pour plusieurs, qu’on entend grommeler de révolte par moment et que beaucoup d’yeux sont embrumés à la fin.


Pour le plus jeune membre de l’audience,Ti-bébé plein de lait, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. «Parlez-moi pas d’abus de lait», aurait-il déclaré.

Comment prévenir, détecter et régler ces situations? C’est l’éclairage que nous ont fourni Mme Marie-Claude Bilodeau, coordonnatrice ABBS et M. Mario Thiboutot, agent préventionniste de la Sécurité publique. Les deux animateurs ont exposé, révélé, dévoilé des faits, et j’ai envie de dire nous ont affligés, gorgés, écrasés, indisposés, parce que la réalité c’est pas toujours joli joli, de plusieurs exemples d’abus financiers, physiques, psychologiques s’étant passés et se passant à Saint-Georges.

Je vous saute les détails. Mais encore. Voici un cas parmi d’autres. «Le besoin de sécurité nous porte à donner plus facilement notre confiance». Et ça donne cette histoire d’horreur d’une dame de 74 ans qui ayant fait confiance à une «jeune» femme en est venue à avoir son condo envahi par cette femme, ses parents et deux gros chiens en plus. Elle dormait sur le divan. Elle fut finalement convaincue de porter plainte et s’en est sortie. Merci Mario.

L’abus ne cesse jamais seul. Ne l’oubliez pas. N’hésitez pas à rompre le silence. Parlez à quelqu’un de confiance. Le service de police est discret si vous le demandez.


La présidente de l’Aféas Jocelyne Rancourt


Le 911 – Rapide et efficace
Un point important, mais pas assez connu qui va vous rassurer. Quand vous appelez le 911, votre adresse s’affiche immédiatement chez eux, même si vous avez un numéro caché. Si vous n’avez pas le temps de terminer l’appel, vous aurez la visite d’une auto-patrouille. Policiers inclus, pas juste l’auto.

Un mot sur ABBS dont Marie-Claude Bilodeau, une charmante jeune femme, est la coordonnatrice. C’est L’Association Bénévole Beauce-Sartigan inc. Ils ont un dépliant explicatif très bien fait et avec 418 228 0007 vous les avez en ligne.

J’ajoute que le dynamisme des deux animateurs projetait leur compétence, leur dévouement à leur travail et une profonde compréhension que «le secret est dans le travail d’équipe», la concertation, comme le prouvaient Mario Thiboutot et Marie-Claude Bilodeau, l’un en parlant et l’autre en acquiesçant tour à tour.

Certains vont dire qu’il faut voir les deux côtés et qu’il y a des «vieux fatigants pas endurables». Je répondrais qu’un «jeune fatigant» ça donne plus tard un «vieux fatigant» et que dans ces cas-là, il vaut mieux se retirer que le maltraiter ou l’exploiter. L’aide existe, disponible et plus concertée qu’il y a vingt ou trente ans. Il faut en profiter. Tous ne s’en porteront que mieux.


Augustine Nadeau, vice-présidente, autonome, active, etc...

La grande majorité des personnes âgées aujourd’hui sont autonomes, en bonne santé, actives, plusieurs font du bénévolat ou travaillent, gardent leurs petits enfants et donnent un coup de pouce à leurs enfants adultes. Elles consomment et paient des impôts et des taxes et sont donc loin d’être un fardeau pour la société.

En terminant, je rappelle que l’Association féminine d’éducation et d’action sociale (Aféas) regroupe13,000 Québécoises intéressées à promouvoir les droits des femmes et à améliorer la société par l’éducation et l’action sociale. On ne peut que les féliciter et les encourager à poursuivre cette recherche qui n’est pas d’hier, de «l’égalité femme/homme, la reconnaissance financière des aidantes et aidants, la publicité non sexiste» comme le disait la présidente Mariette Gilbert au 43e congrès provincial.

Si vous n’êtes pas cent pour cent convaincus, regardez l’état des pays où les relations hommes/femmes sont dominants/dominés à l’extrême, pour voir.