Demande de démission de Robert Dutil

Toute l’histoire de la Cité écologique de Ham-Nord de la fin des années 1980 est en voie de reprendre vie. Et il est à se demander si c’est pour le mieux. L’ex-femme (Noëlline Veilleux) et la fille aînée (Karen Veilleux-Dutil) du ministre Robert Dutil tenaient ce lundi une conférence de presse pour demander la démission de ce dernier. La raison invoquée, c’est que le ministre Dutil n’a pas blanchi la réputation de l’organisme comme il l’aurait promis à deux de ses enfants Karen et Hugo.

On connaît assez bien l’histoire de la Cité écologique où le ministre a vécu avec sa famille en 1988. Il s’était alors retiré de la cité suite à toute une controverse et une longue série d’articles ayant semé le doute sue le genre d’activités qui y avaient cours et laissant aussi entendre qu’il s’agissait d’une secte. A l’époque, l’histoire avait fait couler beaucoup d’encre, particulièrement dans la région de Montréal.

Par la suite, des enquêtes privées auraient eu lieu qui auraient blanchi l’éco-village., rapport qui aurait été gardé secret par le ministre à la demande de Robert Bourassa. C’est ce qu’allèguent les deux femmes. Elles ajoutent que toute la campagne de salissage aurait été menée par certains propriétaires d’ambulances de Montréal pour discréditer Robert Dutil et l’amener à démissionner évitant ainsi l’étatisation des services ambulanciers. Cette campagne « aurait utilisé Projet-Culte (Info-secte) subventionné par les services communautaires juifs de Montréal » pour mener l’attaque contre la Cité écologique.

La candidature de Robert Dutil au poste de député de Beauce-Sud et sa nomination comme ministre aurait ravivé le dossier, aux dires de Karen et Noëlline. La première, Karen, et son frère Hugo auraient obtenu de leur père la promesse de faire toute la lumière sur le dossier en janvier, mais ce dernier leur aurait alors dit qu’il n’avait pas le courage de le faire.

Suite à cela, c’est l’ex-femme de Robert Dutil qui avait fait parvenir aux journaux une très dure lettre ouverte lui demandant de démissionner. « Robert, tu mens à tes enfants, tu ne peux donc pas demeurer un administrateur de notre province… »

Comme rien ne s’est ensuite passé, les deux femmes, par le biais d’une conférence de presse, demandent au ministre de se compromettre et d’avoir le courage de démissionner ou de faire toute la lumière sur leur organisme. Elles disent que leur éco-village souffre depuis cette époque de toute l’histoire qui découle de la présence des Dutil chez eux à l’époque et que c’est à lui de réparer en rétablissant la vérité.

Bref, les arguments sont plutôt faibles à ce niveau puisque l’histoire remonte à 21 ans. Documents de taille, livres et exposés n’ont pas semblé convaincre la vingtaine de journalistes présents. On se demandait plutôt si cette action n’allait pas raviver un débat qui aurait peut-être eu avantage à se laisser oublier.

Parmi les questions qui revenaient le plus, c’est la justification d’une telle action après 21 ans. Ne serait-ce pas plutôt une histoire de famille ? Est-ce que vous parlez encore à votre père ? L’enquête a-t-elle prouvé les faits ou a-t-elle retenu des présomptions seulement ? En quoi le ministre est-il fautif hors sa famille ? La Cité écologique veut-elle profiter de la notoriété politique du ministre Dutil ?

En conclusion, on a appris de Karen qu’elle ignore ce que son père Robert a l’intention de faire. Commenter ou pas, réagir ou pas. Elle l’ignore parce qu’elle ne lui parle plus. Elle lui parlait avant…

On sait aussi que Karen s’occupe là-bas d’une entreprise de textile biologique, Respectair, qui fait des affaires à travers le pays.