Quand l’essentiel est invisible pour les yeux

Témoignagne de Christian Rodrigue

Il faut sans doute beaucoup de persévérance et de détermination pour faire son chemin dans un monde où l’on fait parfois la sourde oreille et l’où ne voit que ce que l’on veut bien voir.

Originaire de Notre-Dame-des-Pins, Christian Rodrigue ne recule devant rien et son handicap visuel ne l’a jamais empêché de foncer et de poursuivre ses études dans divers domaines dont, en premier lieu, en gestion-conseil en agriculture, car il rêvait alors d’être agriculteur comme ses grands-parents. Il a même obtenu un contrat, en 1992, de près de deux ans du ministère de l’Agriculture. Il a par la suite poursuivi des études, au Cégep de Saint-Georges, en gestion des approvisionnements. Il se disait, «tant que je n’aurai pas d’emploi, je vais poursuivre mes études».

Christian Rodrigue navigue avec aisance sur le WEB et s’il ne voit pas très bien l’écran, une voix le guide et lui lit le contenu. Le clavier n’a plus de secret pour lui.

Christian Rodrigue gère sa propre entreprise, «Au bout du fil CR», depuis bientôt un an. En effet, c’est en mars dernier qu’il lançait son entreprise dont le slogan est «Ma voix…votre voie!» dont le but est de faciliter la tâche aux gens d’affaires qui ne disposent pas toujours du personnel suffisant pour accomplir certaines tâches, à des moments précis de l’année, dont, entre autres, pour effectuer des appels.

En outre, un employeur ne sera guère enclin à engager un employé, pour 2, 5, 10 ou 15 heures par semaine uniquement dans le but d’effectuer des appels auprès de certains clients, comme pour vérifier le taux de satisfaction ou pour lancer une invitation dans le cadre d’un événement bien précis. On peut penser à un concessionnaire automobile qui veut inviter plusieurs clients lors de l’arrivée d’un nouveau modèle. On a le choix, entre confier cette tâche à la réceptionniste qui s’occupe déjà d’une foule de travaux de secrétariat ou de signer un petit contrat avec une entreprise spécialisée pour effectuer ce travail qui demande du doigté, de la délicatesse et de la diplomatie.

Christian Rodrigue adore déjà le public, ce qui est important, et il a développé une méthode de travail qui lui permet d’accomplir son travail de façon consciencieuse en partageant son horaire selon les besoins de ses clients.

Son but est de faciliter les contacts pour les entreprises, par exemple celles qui veulent développer une nouvelle clientèle d’affaires. En outre, l’entreprise n’a pas d’avantages sociaux à débourser. De plus, il n’est pas évident pour un employeur de pouvoir trouver quelqu’un disponible pour quelques heures seulement par semaine.

Pour Christian Rodrigue, c’est avantageux pour son entreprise, car quelques heures pour un employeur et quelques autres heures pour un autre employeur, il peut alors se faire un horaire d’une trentaine d’heures hebdomadairement et ainsi joindre les deux bouts tout en donnant satisfaction aux chefs d’entreprises qui lui confient des contrats. Service à la clientèle, télémarketing et logistique d’événements, c’est là les services qu’offre le jeune homme d’affaires qui dispose de plusieurs outils de travail adapté à son handicap visuel à commencé par son ordinateur qui ferait l’envie de bien des gens.

La petite histoire de Christian Rodrigue
D’abord, effectuons un retour en arrière pour faire état des ambitions et de la persévérance de ce nouveau chef d’entreprise. Tout en poursuivant ses études, à la fin des années 1980 et au cours des années 1990, Christian Rodrigue envoyait son CV dans diverses entreprises. Aujourd’hui il avoue qu’il n’était pas suffisamment conscient de son handicap, car il omettait de souligner qu’il était aveugle, non pas complètement, mais suffisamment pour que cela puisse représenter un inconvénient pour un employeur. S’il était convoqué en entrevue, l’éventuel patron restait plutôt interloqué devant cet homme qui arrivait avec une canne blanche.

Poliment il se faisait dire qu’il n’y avait plus d’emplois de disponibles. C’était frustrant. Christian Rodrigue a dû reconnaître que son handicap visuel devait être surmonté, d’abord par lui-même en faisant un cheminement pour faciliter ensuite sa démarche en recherche d’emploi. Tellement sûr de lui qu’il en oubliait son handicap.

Heureusement, il gardait confiance en lui-même et il persévérait dans ses études qu’il a continuées en entreprenant une technique administrative, option gestion, avec un projet de mini-entreprise, toujours au Cégep Beauce-Appalaches. «J’ai toujours tripé d’avoir mon entreprise», nous confie-t-il.

Il a ensuite continué avec le Centre universitaire des Appalaches dans le cadre d’un projet pour un bac en administration des affaires. La persévérance est importante pour lui et d’ailleurs il lance un message aux personnes handicapées pour qu’elles se lancent le défi de pouvoir atteindre un but. D'ailleurs, on peut entendre son témoignage en cliquant sur l’icone, en haut de la page, sous la photo.

Il rappelle d’ailleurs qu’au ministère de l’Éducation du Québec, il existe des programmes d’aides qui facilitent l’insertion des personnes ayant un handicap, aux études.

Malgré des moments durs, où il a dû être en chômage, Christian Rodrigue a persévéré. Il a travaillé, durant un certain temps pour Pascal Vallée, qui avait alors un portail sur le golf. Déjà, comme il aimait le public, il travaillait au service à la clientèle, par le téléphone.

Par la suite, plus récemment, il a travaillé pour une entreprise, dans les assurances, dont le bureau est à Saint-Romuald. Il a passé, avec succès, l’examen de l’autorité des marchés financiers. Il a alors été, de 2004 à 2008, conseiller en assurances vie. Il a quitté cet emploi en mars 2008 pour lancer sa propre entreprise Au bout du fil CR. Il travaille pour d’anciens collègues, en prenant des rendez-vous pour eux.

Il a cependant un contrat de non-concurrence, pour deux ans, avec son ancien employeur ce qui le prive de pouvoir accepter des contrats avec des entreprises oeuvrant dans le domaine des assurances. Donc, cette entente se termine en mars 2011.

Pour pouvoir faire fonctionner rondement son entreprise, Christian Rodrigue a besoin d’avoir d’autres contrats de service. Si vous voulez en savoir plus sur les services qu’offre «Au bout du fil CR», vous pouvez lui transmettre un courriel . et vous pourrez en apprendre plus sur ce qu’il peut accomplir comme tâche. On peut même dire qu’il a impressionné ceux et celles qu’il a côtoyés dans le cadre de ses études.

Enfin, essayer les services de Christian Rodrigue c’est peut-être de les adopter.